Vous avez peut-être déjà entendu parler de "teaspooned whisky" ou de "teaspooning" ? Ou peut-être que c'est la première fois que vous entendez ce terme et vous vous demandez si on parle de whisky ou de pâtisserie ? Bougez-pas, on vous explique tout !
Un whisky "cuillère-à-café" ? Quelle est donc cette sorcellerie ? C'est tout simple : lorsque certaines distilleries souhaitent vendre des fûts à un embouteilleur (Alba par exemple ;)) ou un broker (courtier) MAIS que celles-ci ne souhaitent pas que leur nom apparaisse sur l'étiquette, elles y ajoutent une toute petite proportion de whisky d'une autre distillerie et PAF! ça devient un "blended malt" (si les deux whiskies mélangés sont à la base des whiskies de malt of course. Il y a quelques années on utilisait l'appellation "vatted malt" mais le terme est désormais interdit depuis 2007).
Cet ajout d'une quantité infime d'un autre single malt (d'où le terme "cuillère à café" vous l'aviez compris) ne permet ainsi plus d'approprier le nouveau liquide à une seule distillerie mais ne change néanmoins rien au goût du whisky.
C'est le cas de notre "Secret Peated", un teaspooned single malt devenu ainsi un blended malt ! On vous laisse essayer de deviner la distillerie dont il provient à 99% ;)
Alors pourquoi une distillerie ne souhaiterait-elle pas que son nom apparaisse sur une étiquette d'un embouteilleur ? Cela n'est-il pas bénéfique pour sa notoriété ? Oui et non. Certaines distilleries souhaitent garder la maîtrise complète de leur marque et de leur image de marque, c'est un choix et on le respecte !
La pratique du teaspooning et l'appellation "blended malt" qui en découle fait d'ailleurs encore débat, et on vous laissera discuter entre-vous à ce sujet : si lorsqu'une distillerie ajoute 1% d'un autre whisky dans un fût sans aucune incidence détectable sur le goût, elle est dans l'obligation de changer l'appellation de single malt à blended malt ; ALORS pourquoi la pratique du finish (finition, maturation secondaire) en fûts ayant contenu d'autres whiskies (par exemple un Glenfiddich avec une finition en fût de Balvenie Peat Week) dont l'influence a ici pour but d'être évidemment détectable, ne pose pas de problème au fait de garder l'appellation Single Malt ? Vous avez deux heures !